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Même les mamans les plus fortes ont le droit de pleurer

Pleurer est humain et la peur est valide. Prenez soin de vous en cette période difficile.
Photo de couverture par Cristian Newman sur Unsplash

Mon tour est arrivé et le pharmacien m’a appelée pour ma consultation. En arrière de son écran de plexiglass, il m’a demandé ce qu’il pouvait faire pour moi.

– J’ai beaucoup pleuré dans les derniers jours. Mon œil gauche semble enflé. Pas juste la paupière là, mais l’œil lui-même.

– Oui, c’est très évident. Vous pouvez utiliser des compresses ou des gouttes.

Son regard était rempli de compassion, mais il ne pouvait rien faire de plus réellement. J’avais vraisemblablement une conjonctivite. Mon œil irrité par les larmes s’était infecté.

Ma consultation n’avait pas de lien avec la médication que j’étais venue chercher. De l’escitalopram, pour mon anxiété.

Ou peut-être que oui au fond, indirectement.

Changement de rythme et présence

Ça faisait une semaine que mon chum avait commencé son nouvel emploi, tout près d’Ottawa alors qu’on habite la région de Montréal.

En pleine pandémie, on avait pensé que le début de son contrat serait peut-être reporté, mais non. En Ontario, c’était considéré essentiel.

Aux nouvelles depuis quelques jours, plusieurs scénarios étaient exposés : fermetures des frontières interprovinciales, fermeture de Montréal, …

J’étais là, impuissante, solomom avec mes trois garçons et mon anxiété. Ça n’allait plus.

Mini m’a consolée quand je me suis étendue près de lui pour l’endormir.

– Maman? Tu as peur?

– … Oui mon amour. Oui, aujourd’hui, j’ai peur.

– Gros câlin?

Sans répondre, je l’ai pris dans mes bras. Il a joué dans mes cheveux, caressé mon épaule et mon bras en silence.

Du haut de ses 3 ans, il faisait preuve de présence. Il n’avait pas besoin de dire quoi que ce soit.

Souvent, le soir, il saute partout dans le lit, demande des histoires, de l’eau, une doudou, une chanson. Mais ce soir-là, il l’avait senti que c’était différent.

Il a toujours été très sensible. L’a souvent démontré de façon très vocale, mais pas ce soir-là.

J’aurais pu choisir de le protéger en cachant mes émotions, mais ça aurait été de lui mentir. Il l’aurait probablement ressenti de toute façon. Alors j’ai choisi l’honnêteté, sans entrer dans les détails. Il a compris l’émotion et a choisi la présence comme réconfort.

Cette période remplie d’incertitude, de doutes, de questions, de deuils, d’inconnu. Cette période nous force à nous reconstruire.

On n’a jamais le contrôle sur grand-chose, mais ces jours-ci, c’est encore plus évident.

Performer selon ma propre perspective

Je deviens de plus en plus performante au quotidien.

Ma performance à moi, présentement, c’est dans l’acceptation de la lenteur. Je n’enseigne pas à mes enfants, je réponds à leurs questions. Je ne pousse pas pour qu’on respecte un horaire, je suis à leur écoute, leur inspiration.

Nous regardons plus de vidéos que je l’aimerais, mais je choisis certains sujets. Nous discutons ensemble des thèmes qui nous intéressent et je trouve des vidéos éducatives pour compléter l’information.

Coloriage, dessin, bricolage, parcours à obstacles, décompte d’arc-en-ciel parsèment notre quotidien.

Nous sommes des humains, grands et petits, qui apprennent à conjuguer avec une nouvelle réalité. C’est déjà une grande tâche en soi. Pas besoin d’étirer la To Do plus que ça.

Se réserver des moments

Ce soir, j’ai médité. Pour la première fois depuis trop longtemps.

Mes yeux sont encore irrités d’avoir pleuré autant. Ça m’empêche de bien m’abandonner dans ma méditation. J’étais donc d’avantage dans la pleine conscience.

C’est un rappel que mon fils a bien compris l’essence de cette période : être à l’écoute de l’autre, être doux avec lui et en prendre soin.

Pour préserver un bon équilibre dans une période comme celle qu’on vit présentement, il existe plusieurs moyens qui peuvent paraitre simpliste, mais qui font une grande différence :

  • Faire de l’exercice
  • Méditer
  • Rire
  • Parler avec des amis et de la famille via les réseaux sociaux ou par téléphone
  • Sortir à l’extérieur
  • Colorier
  • Dessiner/peindre
  • Jouer de la musique
  • Écouter de la musique
  • Danser
  • Etc

Dans le cas où ces moyens ne fonctionnaient pas

Plusieurs ressources sont aussi disponibles pour aider dans les cas où le stress, l’anxiété, la peur ou la détresse prenaient trop de place au quotidien :

Il est important de se rappeler que toutes les émotions vécues sont valides. Nous n’avons pas de contrôle sur elles. En cherchant à les faire taire ou en les minimisant, on ne fait que reporter le problème à plus tard et possiblement l’aggraver. En cherchant, on trouvera toujours quelqu’un qui est dans une situation pire que la nôtre. Mais si aujourd’hui ça ne va pas bien, et que l’émotion devient envahissante, il est important d’adresser rapidement ce qui ne va pas plutôt qu’attendre. Aujourd’hui, c’est peut-être VOTRE pire à vous.

Et surtout, ne jamais oublier que même les mamans les plus fortes ont le droit de pleurer.

Karine,  Atypiquementparfaite.com

Collaboratrice pour Mamanbooh

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