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Parler de la santé mentale, c’est déjà guérir un peu

Ma tête, mon amie, mon ennemie Visages inspirants de la santé mentale

Selon les experts, près d’une personne sur 5 souffrirait d’un problème de santé mentale au cours de sa vie. Et environ une sur 20 aurait un problème de santé mentale grave ou chronique allant de la schizophrénie à la bipolarité en passant les dépressions majeures. Pour moi, c’est une raison assez importante pour vous parler du livre Ma tête, mon amie, mon ennemie que j’ai reçu de la part du Groupe Librex.

S’ouvrir pour guérir

Je blogue depuis près de deux ans. Je collabore avec Julie pour son blogue Mamanbooh depuis environ un an et demi déjà. Pour moi, le fait d’écrire est un moyen de soigner ma santé mentale.

N’oublions pas que la santé mentale, c’est un peu le parent miséreux de la recherche. On travaille en général dans des conditions pitoyables. Il n’y a pas de téléthon pour la maladie mentale. Malgré certains progrès, on fuit la question, il y a trop de stigmatisation encore autour de la maladie. Qui va se bousculer pour avouer souffrir d’une dépression? Qui va avouer sa dépendance? Non, tu gardes ton secret pour toi…

Et on n’avance pas. – Dr Salah El Mestikawy

La grande dépression et l’anxiété

Depuis plusieurs années déjà, j’ai traversé des épisodes dépressifs.

Suite au diagnostic de trisomie 21 de mon deuxième, j’ai eu une dépression majeure. La psychothérapeute qui me suivait a nommé le syndrome de stress posttraumatique comme étant une explication possible à toutes mes émotions contradictoires et à la peur qui me hantait.

J’ai également eu des épisodes d’anxiété sérieux. Pendant près de deux mois, j’ai vécu en ayant l’impression qu’un grand malheur m’arriverais, sans arriver à savoir quoi. Je me sentais comme si je regardais un film de suspense et que la musique laissait présager l’arrivée d’un événement soudain et catastrophique. On retient notre souffle, on se cache les yeux avec les mains, on s’attend à voir apparaitre un meurtrier ou survenir un accident pendant tout le temps où la musique joue. Mais dans mon cas, cet état d’alerte ne cessait jamais, rien n’arrivait. Je ne savais même pas ce que j’attendais, mon corps était simplement dans cet état d’alerte constant, sans raison apparente. C’est ce qui m’a convaincue que c’était le temps de me médicamenter.

Pour moi, nommer ces choses est naturel maintenant. Je le fais régulièrement, tant sur mes médias sociaux que sur mon blogue ou ici. Parce que la santé mentale ne devrait pas être tabou. Ceci dit, il y a encore beaucoup trop de gens qui n’osent pas, parce qu’il y a encore beaucoup trop de gens qui portent un jugement.

Un livre qui brise des tabous

C’est pour ça que des livres comme Ma tête mon amie mon ennemi ont leur place. C’est pour ça qu’ils doivent être publiés, distribués à grande échelle, lus et abordés. Et c’est pour ça que j’en parle aujourd’hui.

En parlant des statistiques d’une personne sur 5, au Québec ayant à traverser un problème de santé mentale au cours de sa vie :

Selon moi, cette statistique est un peu exagérée. Si on s’en tient à la dépression majeure, modérée à sévère, à la schizophrénie, à la bipolarité et aux troubles d’anxiété grave, cela se chiffre à 5% de la population. Inclut-on la consommation, les troubles caractériels graves, les troubles limites et les dépressions et les troubles d’anxiété moins graves? Si on parle de souffrance en général, je crois que cela peut être vrai. – Dr David Bloom

Alain Labonté et Florence Meney ont choisi, pour leur livre, d’aller à la rencontre avec plusieurs visages de la santé mentales. Tour à tour, ils ont fait des entrevues avec des soignants, des chercheurs et des patients pour parler de ce qui est souvent caché.

Oser être vulnérable

Les textes n’ont rien de choquant. Ils sont authentiques et dépeignent la réalité telle que vécue par les différents interviewés.

Dans les thèmes qui sont abordés, il y a la schizophrénie, les électrochocs, l’automutilation, les troubles alimentaires, la dépendance et plusieurs autres, on rencontre des gens fascinants.

L’histoire de chaque personne passée en entrevue est racontée avec respect, mais sans gants blancs. En aucun temps, même si on sent bien la souffrance qu’ont pu vivre ces gens, on ne tombe dans le sensationnalisme facile.

En tout, ce sont 12 personnes que Labonté et Meney ont rencontré pour leur livre. 12 témoins de premier plan sur l’état de la santé mentale au Québec et de sa diversité. 12 façons de voir la vie dans une perspective toute autre.

Parce que du beau, il y en a

Alors qu’on pourrait s’attendre à un déferlement d’anecdotes tristes et déprimantes, ce n’est pas du tout le cas. Les auteurs ont su faire rayonner le beau de chaque rencontre. La résilience, la force et l’espoir.

Grâce à eux, on a la possibilité d’avoir un regard bienveillant sur ceux qu’on pourrait facilement oublier. Ça vaut autant pour les soignés que pour les soignants, puisque sans eux, les tabous ne pourraient pas tomber puisqu’on en serait au même point qu’il y a 50 ans.

Pour vous, est-ce que la santé mentale est un sujet qui devrait rester tabou? Osez-vous en parler ouvertement? D’après vous? Qu’est-ce qui permet de briser les barrières?

Karine,  Atypiquementparfaite.com

Collaboratrice pour Mamanbooh

Divulgation: Pour l’écriture de ce billet, j’ai reçu le livre Ma tête, mon amie, mon ennemie publié chez Trécarré. Ce billet reflète toutefois mon opinion personnelle et le contenu de ce billet m’appartient.

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