À pareille date il y a un an, je revenais à peine d’un weekend de ressourcement entre femmes. Et, il y a deux ans, je me préparais à en vivre un. Pourquoi cet isolement de quelque jour était nécessaire? Parce que, pour prendre soin des miens, j’avais besoin de recharger mes batteries.
Cette année, la situation pourrait difficilement être plus différente. Je suis encore isolée, mais avec les miens. On reste chez-nous pour prendre soin de notre santé et celle des autres.
Cette situation bien particulière chamboule les habitudes et nous installe dans une insécurité peu commune.
L’insécurité bouleverse
J’ai réalisé à quel point mon anxiété était grande quand j’ai eu à sortir de la maison plusieurs heures de suite avec mon presque 6 ans. J’étais très alerte aux gens qui nous entouraient, à ce que mon fils touchait, à ce qu’il faisait. Je prenais soin de désinfecter mes mains et les siennes régulièrement, à ne pas toucher mon visage. Je suis revenue chez-moi vidée.
L’anxiété est dans ma nature, il faut se le dire. Et pourtant, depuis le début de l’isolation volontaire, je me sentais en sécurité dans mon cocon. Sortir a fait remonter toutes mes inquiétudes.
Pour être plus forte, je dois m’assurer de prendre soin de moi d’avantage.
Il est facile de se mettre de la pression avec les activités et la sécurité de notre petit nid.
Bien manger, bien dormir, jouer dehors. Plusieurs parents ont commencé à faire l’école à la maison.
Mais dans cette liste d’obligations, le fait qu’on vive une situation incertaine, la peur pour le virus et l’économie, il ne faut surtout pas oublier ce que les deux weekends de ressourcement m’ont appris : prendre soin de moi pour pouvoir redonner.
J’ai donc pensé que des idées pour se faire du bien étaient de mise aujourd’hui. Pour être certains de ne pas s’épuiser dès les premiers jours de cette quarantaine.
Profiter du moment présent ensemble
L’isolement nous force à revoir notre rythme.
C’est par la force des choses qu’on ralentit un peu la cadence des journées quand on est à la maison 24h sur 24.
Je pense que la première étape pour prendre soin de soi dans un contexte comme celui-ci est donc de pratiquer la présence.
La présence, ça implique d’être à l’écoute les uns des autres, entièrement. Ça ne veut pas dire fureter sur son cellulaire pendant que les enfants s’amusent. Ça veut dire de faire une activité en parallèle avec les enfants ou jouer carrément avec eux pendant un moment. Par exemple : tout le monde colore une page de cahier en partageant les crayons. Tout le monde participe au même casse-tête
On en profite pour discuter, pour apprendre à se connaitre, à connecter, à se raconter des histoires.
Profiter pleinement du moment présent ensemble devient l’occasion de créer des liens plus forts. Pendant ces activités, on reste entièrement connecté à ce qui se passe.
Voici des exemples d’activités permettant de vivre le moment présent avec d’autres humains de notre foyer :
- Préparer les repas
- Faire des projets artistiques
- Jouer à l’extérieur
- Créer une liste de sujets sur lesquels on veut s’informer et visiter virtuellement des musées qui en parlent
- Faire du yoga
- Méditer
Ces activités permettent de profiter du moment, sans pression, à notre rythme, en se respectant.
Profiter du moment présent en solo
Les moments d’isolement solo sont aussi importants. Ils permettent de déconnecter des responsabilités, s’imprégner de douceur et peut-être de silence (ce que les enfants ne permettent pas souvent).
Quand on est en couple, on peut arriver à s’accorder des moments quotidiens à tour de rôle. C’est essentiel, je crois, pour la santé mentale de tout le monde.
Dans mon cas, je vais bientôt reprendre la routine soloparentale. Mon mari va aller travailler 5 jours sur 7 à l’extérieur de la ville. Ça implique donc que je trouve des moments à moi après le coucher des enfants le soir ou pendant la sieste.
C’est clair que ces moments seront plus rares en étant seule qu’en étant aidée, mais ils seront d’autant plus précieux.
Voici quelques petites choses qui sont sur ma liste :
- Méditation
- Marche en solo (quand c’est possible)
- Prendre un bain
- Écriture et journaling
- Lecture
- Regarder un film ou une série, juste pour moi
- Colorier (pour d’autres ça pourrait être faire du tricot ou une autre activité artistique)
L’isolement dans l’isolement, la présence dans l’isolement
Dans ce contexte d’incertitude, la santé mentale est une ressource toute aussi précieuse que la santé physique. Il est d’autant plus important d’y faire attention.
En voulant trop en faire pour nos proches, on peut en venir qu’à s’oublier. Il est facile de se laisser absorber par le tourbillon des préoccupations.
Ralentir le rythme et se respecter le plus possible dans nos valeurs et nos capacités, ne pas céder à la pression pour faire l’école à la maison si ce n’est pas ce qu’on veut faire, par exemple.
Les enfants ressentent énormément notre énergie. En prenant soin de nous dans ces temps plus difficiles, on leur montre à quel point c’est important. En soi, on leur donne un exemple sain de ce qu’il faut faire au quotidien.
Être à l’écoute de soi autant qu’on est à l’écoute des autres n’est pas de l’égoïsme, mais un cadeau sur le long terme pour que cette crise ne perdure pas une fois que le rythme normal reviendra.
Prenez soin de vous! Vous êtes si importants!
Quelles sont les actions concrètes que vous mettez en place au quotidien pour vous faire du bien?
Karine, Atypiquementparfaite.com
Collaboratrice pour Mamanbooh
Pour en savoir plus:
- Trouvez plusieurs idées et suggestions en lien avec la période actuelle via la page Facebook de Julie Philippon, auteure, consultante et conférencière
Quelques ressources douceur:
- Méditer avec les enfants
- 4 mythes sur la méditation
- Livre: À Go, on ralentit!
- Amour de soi
- Apprendre le lâcher prise
- Lâcher prise: 10 trucs pour s’aider
- Prendre soin de sa vie: 5 outils chouchou
