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Être mère? Mes enfants, mes amours

Annonce de grossesse

Je suis de ces femmes qui ne rêvaient pas d’avoir des enfants depuis leur tendre enfance. Puis j’ai rencontré un homme avec qui j’ai voulu faire ma vie et de fil en aiguille j’en suis venue à vouloir de la marmaille, de lui.

Enceinte, j’étais bien. Je m’imaginais comme mère, je nous voyais comme parents. Puis la date de l’accouchement approchait et l’anxieuse est arrivée. On parle de l’amour instantané. Et si ce n’était pas toujours le cas? Est-ce que ça arrive une mère qui n’aime pas ses enfants? Et si j’étais elle?

Il est arrivé

Il a fait son entrée dans le monde. On lui a un peu forcé la main. Il a fallu aller le chercher, il n’était pas prêt à sortir. J’ai eu une césarienne. Je n’ai pas eu de coup de foudre pour mon garçon. Je ne vivais pas cette chaleur incroyable qui envahi le cœur comme on en parle partout. Est-ce que c’était normal? Est-ce que j’étais normale?

Les jours ont passé et nous nous sommes apprivoisés. J’aimais passer du temps avec lui. J’étais bien. Tout en douceur. Pas de déchirement, juste un amour paisible et réconfortant. C’était mon enfant et je l’aimais sereinement.

Cette relation avec lui m’a convaincue qu’être mère c’était bien pour moi. Et j’en ai voulu un autre. Celui-là, je savais que j’allais l’aimer très fort, les doutes s’étaient enfuis.

Puis je suis tombée enceinte

À la vue des deux petites lignes roses, c’était déjà le coup de foudre. Je n’avais pas ressenti cette excitation au premier, c’était étrange. J’étais gaga, déjà. Quelques semaines plus tard, ça s’est pourtant terminé. J’ai eu une peine d’amour comme je n’en avais jamais vécue. Je souffrais à l’intérieur. Ce petit être sans défense n’avait que quelques millimètres et il me brisait en miettes.

Ça a été difficile de calmer les doutes. Je voulais un deuxième enfant et en même temps, j’avais peur de revivre cette douleur. J’avais fait confiance aveuglément et j’avais été blessée. Est-ce que j’allais encore pouvoir me laisser émouvoir aussi vite?

Test de grossesse

Deux petites lignes roses qui transforment une vie pour toujours et qui en annoncent une nouvelle. – Karine

Une troisième fois

Cette fois-là, c’était différent. J’avais si peur que j’avais mal. Oh! Comme j’étais inquiète! Pourtant tous les signes étaient là. Les maux de cœurs, les douleurs, la fatigue. Tout me disait que la grossesse allait bien. Quand j’ai enfin soufflé la bougie du deuxième trimestre, j’ai commencé à me sentir revivre.

Le rendez-vous qui a tout changé

Au rendez-vous de 22 semaines pour mon suivi de grossesse, j’ai reçu une nouvelle qui m’a fait un choc incroyable. Mon fils avait un rein un peu petit et une cisterna magna un peu grande (citerne de liquide céphalo-rachidien, le liquide qui protège le cerveau).

J’ai encaissé la nouvelle comme je le fais toujours, en gardant mon calme à l’extérieur, mais en CA-PO-TANT à l’intérieur. J’étais en train de mourir en dedans. Quand je suis partie de là, j’étais totalement démolie et démunie.

Dans les semaines et les mois qui ont suivi, j’ai dû arrêter de travailler. Toute ma joie de vivre et mon bonheur de grossesse s’étaient envolés. Je savais que je devais faire confiance, mais c’était vraiment difficile. Qu’est-ce qui allait arriver? Est-ce que mon fils allait survivre? Être handicapé? Personne ne semblait avoir de réponse, rien n’était clair ni satisfaisant pour m’apaiser.

Et mon fils est arrivé

Puis l’accouchement s’est annoncé. Tout s’est passé très vite, comme dans un rêve. J’avais accouché d’un beau bébé aux oreilles un peu pliées. Je le regardais et je l’aimais déjà. Finalement, je l’avais senti cet amour instantané. Je le serrais dans mes bras, il était doux, il sentait bon, il était parfait!

Le lendemain pourtant, quand le médecin est venu nous donner notre congé et qu’il nous a parlé de ce qu’on devait faire avec un enfant « comme lui » pour le stimuler et lui offrir tout l’amour possible, je n’entendais plus rien. Mes oreilles étaient sourdes. J’ai pensé que j’allais cesser de l’aimer. Mais non. Ça n’est pas arrivé.

L’amour inébranlable

Je l’ai protégé si fort mon enfant. Tous ces mois où j’avais eu peur pour lui, toutes ces craintes étaient mélangées à l’amour immense que je ressentais. Ça faisait mal, mais pour une toute autre raison.

J’ai beaucoup douté de moi comme mère, j’ai eu très mal suite au diagnostic, mais jamais, jamais, je n’ai douté de l’amour que j’avais pour cet enfant. C’est étrange comme les sentiments peuvent être forts parfois. C’est étrange comme les émotions peuvent être si puissantes et si contradictoires. Mais elles étaient bien là et elles le sont toujours.

La maternité après le choc

Je suis tombée enceinte une quatrième et une cinquième fois, mais ces petits êtres m’ont aussi quittée. J’ai eu mal, mais pas autant qu’à ma deuxième grossesse. Pas que l’amour n’y était pas, mais j’avais tant d’appréhensions que je gardais un certain détachement. Puis, pour une sixième fois, j’ai vu les deux petites lignes roses apparaître.

Echographie

Le premier portrait de notre troisième garçon tant désiré malgré la tourmente. – Karine

L’anxiété, cette vilaine!

Mon cœur était joyeux et léger. J’ai senti que c’était la bonne. Mais je n’ai pas eu suffisamment de contrôle sur ma tête. Oh qu’elle était occupée cette tête! J’avais si peur de revivre un  diagnostic surprise.

Chaque échographie était un supplice, chaque rendez-vous chez le médecin était une source d’anxiété. Est-ce que le cœur battait encore? Est-ce que son cerveau était en bon état? Les mesures étaient-elles prises correctement cette fois?

Le jour de l’accouchement approchait et je doutais de notre décision. Et si c’était une mauvaise idée d’avoir un troisième enfant? Et si j’étais incapable de m’en occuper convenablement? L’anxiété était si forte, je ne me supportais plus moi-même. J’avais peur de le rencontrer et pourtant, mon corps avait si mal.

Ça a été ma grossesse la plus difficile physiquement et émotionnellement. J’avais hâte de ne plus être enceinte et j’avais peur d’accoucher. Les sentiments étaient plus intenses qu’ils ne l’avaient jamais été.

La mère apprivoisée

Quand il est arrivé, je l’ai pris dans mes bras. Ça n’a pas été un coup de foudre comme avec le deuxième.

Ça a été à lui de m’apprivoiser. Il l’a fait à coup de nuits blanches et de non siestes. Nous avons passé tellement de temps collés qu’on s’est aimé doucement. Je l’ai regardé sous toutes ses coutures, je l’ai écouté pleurer, crier, gazouiller, je l’ai allaité, bercé, on a fait du cododo et on a partagé heures et des heures ensemble. L’amour est né, doucement, tendrement, indubitablement.

Mes enfants

Mes enfants sont très différents les uns des autres. Nos histoires d’amour le sont aussi. Si uniques, si spéciales. Chacune de nos rencontres ont été teintées de surprises et d’apprentissages. Est-ce que j’en aime un plus que l’autre? Non. Est-ce que je les aime tous? Tout à fait. Est-ce que mes doutes subsistent? Absolument pas. Je les aime bel et bien, comme seule une maman peu le faire.

J’aimerais pouvoir rassurer la maman qui s’inquiétait, celle qui avait peur de ne pas aimer ses enfants. J’aimerais la serrer dans mes bras et lui dire que tout va bien aller. L’amour nait, parfois doux, parfois fort, mais il est bien au rendez-vous.

Racontez-moi les histoires d’amour avec vos enfants.

Karine d’Atypiquementparfaite.com

Collaboratrice pour Mamanbooh

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