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#mouvementgratuit : quand les profs se rallient!

#Mouvementgratuit

En tant qu’enseignante, j’ai toujours eu à cœur d’être bien préparée et de proposer à mes élèves des activités variées et motivantes. Comme j’ai eu mes enfants en peu de temps (4 en 5 ans), au cours des 5 dernières années, je n’ai pas été très présente à l’école. Mon retour au travail est prévu pour la prochaine rentrée et je dois avouer que, même si je profite du temps à la maison avec mon bébé, je ne peux m’empêcher de vouloir commencer à me préparer pour août 2019! C’est en fait beaucoup d’enthousiasme mélangé à un grand besoin d’organisation et de planification (c’est ma façon de garder le contrôle sur mon anxiété!). Après presque 3 ans à la maison, je veux être prête!

Donc, je suis plusieurs enseignant(e)s sur les réseaux sociaux (vraiment beaucoup!) et je dois avouer que ça m’inspire et me motive. Je note les idées, je télécharge les documents qui me semblent intéressants pour mes futurs élèves. Bref, je me tiens informée!

Dimanche, 14 octobre am. Je me promenais sur Instagram et je suis tombée sur un live vraiment pertinent. On y retrouve Catherine Martin (@uneviedeprof) qui nous parle avec beaucoup de transparence et d’humilité. Elle dépeint ainsi son parcours, ses observations, ses émotions. À la fin du live, elle appelle à la solidarité au sein de la communauté virtuelle des enseignants et lance le #mouvementgratuit.

Comme j’ai été très touchée par les propos de Catherine, mais aussi très interpellée en tant que jeune enseignante, je me suis entretenue avec elle. Je vous propose de prendre connaissance du message de cette enseignante afin de mieux comprendre la réalité des jeunes profs, mais aussi l’importance de soutenir la profession enseignante au Québec.

Entrevue avec Catherine @uneviedeprof

Quel est votre parcours/votre réalité?

  • Je suis une jeune enseignante. J’ai ma classe depuis 2 ans. Avant ça, j’ai fait 3 années de contrats dans plusieurs classes en tâche partagée. Dès que j’ai commencé à travailler comme animatrice dans un camp de jour, j’ai toujours eu tendance à en faire beaucoup, à acheter du matériel pour mes jeunes… Quand j’ai eu ma 1re classe, l’an passé, ce fût bien intense. Allô la dépense ! Je suis toujours à la recherche de nouveaux ateliers, pour enseigner différemment. D’ailleurs, j’ai cessé d’utiliser mon cahier de français, car je n’aimais pas ça. Alors, encore des dépenses, car j’ai voulu m’équiper en littérature jeunesse. Donc, si on fait le calcul, je suis toujours en train de dépenser pour mon travail. Quand ce n’est pas un livre, c’est du papier, de l’encre, des pochettes de plastiques, des crayons, du papier pour plastifier, la plastifieuse, la tranche, etc. Bref, je sais que je ne suis pas la seule : l’enseignement coûte cher!

Pourquoi créer le #mouvementgratuit? Quelles étaient vos intentions?

  • Il est plutôt rare que j’achète des produits sur les boutiques de profs, car je sais que je peux en faire moi-même. Aussi parce que certaines étaient gratuites et que mon école est abonnée au «Jardin de Vicky». Je m’en sortais bien. Toutefois, quand est venu le temps de planifier ma 1re fois SANS CAHIER, j’ai dû faire beaucoup de fouilles pour dénicher des produits gratuits et j’ai créé beaucoup. Comme je dépense déjà vraiment beaucoup d’argent pour ma classe, je n’avais pas envie de dépenser pour des ateliers. Alors j’ai commencé à créer, pour vrai. J’y ai passé l’été.

Au début, lorsque j’ai ouvert ma boutique, j’ai mis un prix à mon matériel, en me disant, «c’est comme ça que ça marche». Mais durant toute la 1re semaine où ma boutique était ouverte, je ne me sentais pas à l’aise et quelque chose clochait. En réfléchissant, j’ai vite fait 1+1 et j’ai compris que je ne voulais pas faire payer les profs pour mon matériel. Je voulais leur en faire cadeau! Donc c’est parti de là. Ensuite, j’ai rencontré Mme Annie (@dans.le.monde.de.mme.annie) et elle aussi souhaitait partager gratuitement. Il y avait aussi les Trois filles et l’enseignement autrement, qui le faisaient déjà, ainsi que Karine, de «La classe de Karine» (@kounga). C’est donc en faisant un «live» sur Instagram, pour parler du fait que nous dépensons beaucoup comme prof et que nous nous mettons de la pression à ce sujet que j’ai lancé le hashtag.

Comment le #mouvementgratuit a-t-il été reçu par la communauté virtuelle d’enseignants?

  • Ouf! J’ai littéralement passé ma journée sur mon cellulaire à répondre aux messages enthousiastes de mes collègues virtuels, alors je dirais que le mouvement a été très bien reçu. Plusieurs influenceuses ont changé leurs prix pour 0$ et plusieurs autres ont décidé de partager plus de produits gratuits sur leurs boutiques. J’étais aux anges!

Quelle a été votre réaction devant l’accueil de la communauté virtuelle d’enseignants?

  • Ça m’a vraiment émue, car je crois beaucoup au partage. Je pense que nous devons nous entraider et que c’est une excellente façon de le faire. D’ailleurs, Alexandra, Sarah et Pier-Ann (@troisfillesautrement) sont mes idoles dans leur ligne directrice.

Quels sont vos souhaits/attentes par rapport au mouvement que vous avez lancé?

  • Simplement qu’il perdure.

De façon générale, quels son vos souhaits pour la profession enseignante dans les prochaines années?

  • Je souhaite que les filles (et les garçons) au bacc et les jeunes enseignant(e)s se mettent moins de pression. Je souhaite que nous continuions à partager et à s’entraider. Je souhaite pouvoir continuer d’avoir cette plateforme pour échanger et partager. C’est vraiment gratifiant et beau.

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Aujourd’hui, le #mouvementgratuit a été partagé plus de 350 fois. Ce sont des documents, des idées, des activités offerts gratuitement par des enseignants. Catherine mentionnait qu’il est important de se mettre moins de pression et de se dire que le travail fait est suffisant. Il est important de se le répéter : « I’m enough ». Il ne faut pas s’en vouloir si nos ateliers ne sont pas en couleur ou imprimés sur du papier couleur. Oui, on trouve ça plus beau, mais les élèves n’y portent pas tellement attention. L’important, c’est le «show » que l’on donne chaque jour; c’est notre approche pédagogique; c’est notre motivation. L’important, c’est d’être là avec eux et d’aimer ce que l’on fait.

Je souhaite très fort que cette initiative perdurera. On a beau dire qu’on a le plus beau métier du monde, on a parfois beaucoup de difficulté à garder la tête hors de l’eau. On a beaucoup de tâches, de planification, de correction, etc. On met beaucoup de temps dans notre travail parce qu’on les aime nos élèves et qu’on aime enseigner.

C’est difficile pour les nouveaux enseignants; ceux qui partent de zéro; ceux qui ont 6 planifications différentes avec 3 niveaux différents; ceux qui ont des groupes difficiles; etc. Même en ayant de l’expérience et plusieurs années derrière la cravate, on peut se retrouver devant un groupe qui représente un défi. Chaque année est unique et chaque rentrée nous réserve son lot de surprises! Avec le #mouvementgratuit, on appelle à la solidarité, à l’entraide, au soutien et au partage. Soyons une communauté, une vraie. Développons notre village!

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Un gros merci à Catherine pour sa collaboration pour cet article.

Pour suivre Catherine:

Instagram et Facebook: @uneviedeprof

Site web : www.uneviedeprof.jimdofree.com

Pour les ressources mentionnées:

Karine Deschatelets:

www.laclassedekarine.blogspot.ca

Instagram : @kounga

Facebook : LaClasseDeKarine

Les trois filles et l’enseignement autrement :

www.troisfillesautrement.com

Instagram et Facebook : @troisfillesautrement

Mme Annie :

Instagram : @dans.le.monde.de.mme.annie

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