Dimanche dernier, j’ai été très touchée par les propos de Biz (des Loco Locass) qui était invité à Tout le monde en parle… Il venait présenter un tout petit livre relatant l’expérience dérangeante et à contre-courant des premiers mois (disons 24) d’un papa qui ne tripe pas de se faire réveiller plusieurs fois par nuit, de parler et entendre parler de bébé 24 heures par jour, de se faire envahir pour ce petit être terriblement égocentrique, etc…
Hier, je suis allée m’acheter cette petite merveille, écrite avec le même talent qu’on lui connaît dans ses textes de chansons et je regrette de ne pas avoir encore eu le temps de le terminer même s’il est très court.
Je lui dis merci parce qu’il aborde un sujet tabou, sous un angle nouveau, celui du père… Je lui dis merci parce que c’est un modèle pour plusieurs jeunes pères (et maman que je suis), un personnage publique coloré, sincère, articulé et passionnant qui rejoint un public qui ne fréquente pas nécessairement les salles d’allaitement, les forums familiaux et l’heure du conte à la bibliothèque… Mon chum assis à côté de moi pendant l’émission lisait un livre, mais quand Biz à pris la parole, j’ai remarqué qu’il écoutait attentivement.
En fait, je remercie Biz d’utiliser son talent unique pour rejoindre pleins de gars qui ont vécu ou vivent leur paternité avec des hauts et des bas, sans toujours le sucré annoncé par la psyco-pop ni le cercle d’amies que souvent nous avons, nous, les mamans!
Je trouve aussi que les propos de Biz vont bien avec mon billet sur le suicide… Être parent, c’est difficile, même quand les enfants sont en santé et que nous avons les conditions parfaites, alors quand nous faisons face à la réalité, aux épreuves, à la maladie, à la dépression, ce n’est pas beau.
Ceux qui avons passé au travers, nous avons le devoir de partager nos expériences pour faire connaître notre souffrance, mais surtout donner de l’espoir…
Pour Biz, ce fut le moment où son enfant à commencé à parler! Heureusement pour moi que je n’attendais pas ce moment pour aller mieux (à 5 ans, Fillette commence…). Moi, c’est quand j’ai commencé à faire de la place à mes deuils, mes peines et mes colères, que je suis allée chercher de l’aide. J’ai toujours une enfant malade et handicapée, mais je ne suis plus en mode survie. Je vis de plus en plus au moment présent, avec de moins en moins de culpabilité et beaucoup de petits bonheurs simples, de petites joies et surtout, l’amour est au rendez-vous. J’aime mon Homme, mes enfants et je commence à m’aimer… À aimer ma vie.
*J’écris en écoutant Fred Pellerin, un autre gars de ma génération qui chante lui aussi sa paternité…