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Beaucoup d’amour et de musique – Le début de tout

Amour. Apprendre la venue d'un enfant peut être rempli de préripétie, mais au final, c'est que qui transforme l'amour en quelque chose de bien particulier.

Aujourd’hui, j’ai envie de vous raconter une histoire d’amour peu commune. Avec la St-Valentin qui s’en vient, l’amour est au cœur des conversations (sans jeu de mot). J’ai donc décidé d’en faire le thème de mon billet d’aujourd’hui.

Une maison remplie d’amour et de chansons

Mon histoire commence en 1977. Je suis née dans une maison remplie de rires et de musique. J’ai grandi avec des parents qui s’aimaient, une sœur et un frère, sur une petite ferme familiale. Un chien, des chats de ferme, 3 vaches, 5 poules, 4 lapins et une centaine de poulets de grain.

On courrait pieds nus dans la pluie, on faisait du ski doo dans le champ, et mon père mélangeait les paroles de ses chansons en essuyant la vaisselle.

Dans ce temps-là, mon rapport à la maternité se résumait à mes grands-mères et à ma mère. Je n’avais jamais vraiment eu le goût d’avoir des enfants. Je ne me rappelle même pas avoir joué à la poupée tant que ça. Il y avait tellement de choses à découvrir, je ne voyais pas l’intérêt de faire parler des poupées.

Travailler avec des humains, mais pas trop petits

En 2000, jeune adulte, je recevais mon diplôme en enseignement. J’avais choisi le secondaire. J’aimais ça jaser avec les ados. J’aimais les sciences. C’était une belle façon de conjuguer les deux. Partager mon amour des sciences avec des jeunes.

J’avais choisi l’enseignement parce que j’avais toujours été bonne là-dedans. J’étais patiente, passionnée de partage et contacts humains, créative. Je trouvais que ça combinait tout ce qui m’animait. Mais je ne me serais jamais vue enseigner au primaire, parce que juste l’idée de moucher des nez et accompagner des petits cocos aux toilettes me faisait capoter.

Choisir la maternité

Quelques années plus tard, je rencontrais un gars qui allait me faire changer d’avis sur la maternité. Je le voyais aller avec les enfants de son entourage et clairement, il serait un bon papa. Alors on a décidé de se lancer dans cette aventure ensemble.

En 2012, je tenais un premier coco dans mes bras. Un énorme poupon qui allait me faire aimer assez la maternité pour qu’on décide d’avoir un deuxième enfant très rapidement après.

Quand les astres s’alignent pour soulever des questions

Enceinte de ce deuxième petit humain, j’étais bien nerveuse. J’avais eu une fausse couche quelques temps auparavant et ma nature anxieuse me faisait craindre le pire. Pourtant, il s’accrochait bien.

On a fait l’annonce au monde lorsque le cap des 12 semaines a été franchi, après avoir obtenu les résultats de la clarté nucale et la confirmation que tout était beau) et tout semblait bien aller jusqu’au rendez-vous suivant l’échographie de 20 semaines.

À cette rencontre, mon médecin m’a dit que quelques mesures prises au cours de l’échographie demandaient des analyses plus poussées. Elle m’a donc référé à un collègue à elle pour une échographie supplémentaire.

Ce qui avait été décelé ne semblait pas être très préoccupant pour elle : un rein légèrement moins développé, un orteil légèrement écarté des autres, un peu plus de liquide derrière le cerveau.

Recevoir cette nouvelle, même si ça ne semblait pas être préoccupant pour ma gynécologue, a eu l’effet d’un choc. Elle l’a vu dans mon visage puisqu’elle m’a remis un billet pour un congé médical jusqu’à ce que les résultats soient transmis par son collègue.

Bien sûr, mon cerveau était rempli de « et si… ». J’étais tellement inquiète pour cet enfant. Bien honnêtement, j’étais très inquiète pour moi, pour notre famille, pour tout! Et si ces malformations avaient des conséquences graves sur son développement? Et s’il était handicapé?

Mes enfants sont très différents les uns des autres. Nos histoires d’amour le sont aussi. Si uniques, si spéciales. Chacune de nos rencontres ont été teintées de surprises et d’apprentissages. Est-ce que j’en aime un plus que l’autre? Non. Est-ce que je les aime tous? Tout à fait. Est-ce que mes doutes subsistent? Absolument pas. Je les aime bel et bien, comme seule une maman peu le faire. – Karine Guy, Être mère? Mes enfants, mes amours

Des suivis et peu de réponses

Mon mari et moi sommes donc allé rencontrer le spécialiste, qui a fait une nouvelle écographie. Pour lui, la seule chose qui semblait préoccupante était l’espace derrière le cerveau. Sans trop nous dire ce qu’il observait, il prenait des mesures sous tous les angles. Puis, à son tour, il nous a référé en génétique, pour discuter avec une conseillère.

À 23 semaines de grossesse, mon mari, mon bedon et moi étions assis dans le bureau de la conseillère génétique. Avec elle, nous avons pris connaissance des anomalies observées et des statistiques associées. Nous avons revu les résultats de la clarté nucale passée quelques semaines auparavant et discuté d’amniocentèse.

Statistiquement, les risques d’avoir un enfant avec un handicap connu était au maximum d’une chance sur 500 (ça incluait la trisomie 21). Les risques de complications suivant une amniocentèse étaient estimés à 1 sur 200 en théorie, mais elle n’avait jamais eu connaissance de complications.

Face à ces statistiques, nous avons opté pour ne pas faire l’amniocentèse. Les risques étaient plus grands que pour le reste. On remettait notre sort dans les mains des statistiques.

À chaque 3-4 semaines à partir de ce moment-là, nous avions rendez-vous pour une échographie supplémentaire, question de prendre des mesures de la citerne se trouvant derrière le cerveau de mon petit humain.

Tout allait bien, sauf moi et mon chum. La peur des « et si… » restait bien présente, rien ne nous rassurait vraiment.

Le petit humain qui a tout changé

Les contractions qui ont annoncé son arrivée ont effacé mes doutes. J’étais tellement prête à le voir arriver cet enfant-là. J’avais hâte de le prendre dans mes bras pour qu’il me rassure.

Je l’aimais déjà. Une histoire d’amour qui avait déjà connu des hauts et des bas. Sans s’être vus, on avait déjà traversé des montagnes russes d’émotions ensemble.

Quand je l’ai eu contre moi, c’était un moment parfait, du pur bonheur. Je le trouvais beau, il sentait bon.

Et le lendemain matin, alors qu’on allait recevoir notre congé, le pédiatre le plus doux du monde lui chantonnait un petit air classique en l’observant. Il le berçait doucement en nous parlant.

« Votre enfant aura besoin de beaucoup d’amour et de musique. »

Sans réellement entendre, les mots trisomie 21 ont fait le chemin jusqu’à nous, comme assourdis par la douleur et la surprise.

Ce jour-là, alors qu’on devenait les parents d’un enfant différent, on ne s’imaginait pas à quel point, un jour, ces mots « amour et musique » allaient remplir notre vie 6 ans plus tard.

Et pourtant…

À vous? Avez-vous une histoire d’amour peu commune à raconter?

Karine d’Atypiquementparfaite.com

Collaboratrice pour Mamanbooh

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