Je suis venue à ce constat il y a un petit moment déjà. Depuis que je suis maman, je me suis vraiment oubliée. En fait, le pire n’est pas d’avoir fait passer mes enfants avant moi, mais plutôt d’avoir oublié mes rêves, d’avoir mis de côté les choses qui me faisaient vibrer, moi.
Est-ce que c’est essentiel?
Entre-les « il faut que », les questions des enfants et les petits virus qui reviennent de la garderie, disons que le temps semble souvent me fuir entre les doigts. Pourtant, je le sais que je devrais être la personne la plus importante du monde. Parce que pour pouvoir aider les autres, il faut d’abord que je sois capable de le faire.
Et là, on arrive à une question primordiale. Est-ce que rêver est essentiel?
C’est bien beau de prendre soin de soi, refaire ses forces, s’occuper de son mental, faire de la place pour l’activité physique, mais là, quand on parle de rêves, n’est-ce pas une utopie de penser qu’on pourrait avoir du temps pour ça? C’est peut-être quelque chose que je devrais garder pour ma retraite, non?
Les rêves de mère, est-ce que ça existe?
C’est peut-être comme des larmes de licorne?
Je ne peux pas parler pour les autres, alors je parlerai pour moi et vous me laisserez savoir si c’est pareil pour vous. Dans les dernières années, je me suis souvent oubliée. En fait, ça m’arrive encore de le faire, mais maintenant, ça me fait mal en dedans quand ça arrive.
J’ai fait une dépression, sévère. Ma psy a parlé de choc postraumatique, mon médecin a parlé de dépression sévère avec trouble anxieux généralisé. Moi, j’évoque parfois le burnout parental. Bref, je suis tombée bas.
Pourquoi je suis tombée bas comme ça? Parce que je me suis oubliée. Il y a aussi tout un autre aspect en lien avec ma vision de la vie, qui était trop rigide. Je laissais vraiment peu de place au lâcher prise et je voulais avoir le contrôle parce que j’avais l’impression de le perdre (allo trouble anxieux!).
À la naissance de mon deuxième, mon univers s’est écroulé parce que je n’étais pas préparé mentalement à perdre tous mes repères. Ça m’a donné un choc. Et je pense que je suis en train de m’en remettre parce que je commence à reconnecter avec mes émotions. Et en faisant ça, je retrouve le goût de rêver.
Bien sûr, je veux la santé pour mes enfants et plein de belles choses pour eux et pour mon couple, mais pour moi aussi, en tant qu’humain, adulte, d’un peu plus de 40 ans. Je veux me réaliser et trouver mes rêves à moi. Je me rends compte de tout le chemin que j’ai fait parce que je retrouve le goût de rêver. Wow!
Comment on peut perdre ça?
Dans les 7-8 dernières années, je n’ai pas vraiment dormi de nuit complète. C’est pas que le sommeil soit un prérequis absolu pour les rêves, mais ça aide vraiment beaucoup. Quand on est fatigué physiquement et mentalement, on se retrouve en mode survie et en mode survie, les rêves ne sont pas la priorité. Les priorités sont à la base : manger, avoir un toit, nourrir la marmaille, rester en santé.
C’est sûr qu’il n’y a pas juste ça, il y a aussi la routine, les priorités qu’on se créent, la pression qu’on se met pour que tout soit parfait, le stress qui nous empêche de profiter du moment, et tout ça. Je parle au « nous », mais je devrais parler au « je », parce que je ne sais pas si tout le monde partage le même bagage que moi.
Comment retrouver ses rêves?
Donc une des premières choses que j’ai voulu régler pour me sentir mieux, c’est le sommeil. J’ai commencé à tourner les coins ronds pour pouvoir dormir plus. Ma maison est moins propre, mais j’ai plus de temps pour être dans mon lit. J’ai aussi opté pour des solutions de plus en plus apaisantes pour m’aider : me faire des rituels de méditation et de reconnexion avec moi.
J’ai eu l’opportunité de participer aux weekends #metime. J’y ai rencontré d’autres mamans magnifiques, on a connecté ensemble et partagé des moments magiques. J’y ai aussi trouvé des outils qui sont maintenant en moi.
Ces choses qu’on met en place au quotidien, pour soi, permettent de retrouver la femme qu’on est à l’intérieur. Celle qui rêve et celle qui a de l’ambition de se réaliser.
Pourquoi c’est important de rêver?
Le rêve a sa place pour continuer à avancer, pour progresser. C’est aussi un outil précieux pour refaire ses forces quand les choses vont mal ailleurs, quand on traverse des passes plus difficiles. Nos rêves deviennent une raison de ne pas lâcher. Même si le chemin est long et tortueux avant d’y parvenir, ils restent une motivation pour continuer à cheminer.
Avez-vous des rêves? Que vous manque-t-il pour les réaliser?
Karine d’Atypiquementparfaite.com
Collaboratrice pour Mamanbooh
