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Diversité corporelle: l’histoire de Magalie

Diversité corporelle: l'histoire de Magalie

En quoi le sujet de la diversité corporelle est  important pour vous ?

Maintenant ?

Depuis que je suis maman, je m’efforce de tout faire pour que mes enfants soient en santé. On bouge ensemble, on cuisine ensemble. Je leur dis combien ils sont beaux, combien je suis fière de ce qu’ils sont. Je leur parle de différences, de ressemblances, d’unicité! Mais je me suis aperçue que j’étais incohérente. En effet, le discours que je tenais était tellement différent de mon discours intérieur. Jamais je n’aurais toléré qu’ils puissent se parler comme je me parle des fois. Jamais je ne voudrais que ma fille se tienne devant un miroir avec un regard de déception comme je peux le faire envers moi.

Lisez l’histoire de l’investigatrice, Julie Philippon, publiée sur le Huffington Post

Moi et mon corps. Une relation pour le moins d’amour-haine. J’ai de la difficulté à comprendre ce qui a été le moment décisif. Par contre, j’ai des photos de moi, enfant, où je semble avoir un poids santé. Mais mon corps a commencé à changer et on voit qu’il commence à arrondir. D’ailleurs, le terme poids santé fait toujours naître un sourire en coin sur mon visage. Cet outil de mesure de la santé fait naître cette émotion en moi, car j’ai longtemps été considérée comme obèse morbide! Moi, obèse morbide alors que j’allais au gym, que je courrais des 5 km, que je buvais des smoothies verts qui donnaient envie de vomir à mes enfants et que je ne me suis jamais sentie autant en santé! Moi morbide! Comment vouliez-vous que j’aime mon corps et que je me sente belle!

Pour ne rien manquer de notre projet, recherchez le hashtag #30couleurs ou cliquez ici ! 

C’est mon fils qui m’a fait réaliser, l’année dernière, que je m’éloignais de mes valeurs. Il s’est mis à me demander, à chaque aliment que je mangeais, combien de calories il contenait. J’avais recommencé à m’entrainer un peu de manière obsessive. Il me demandait combien de kilomètres j’avais marchés ou courus dans la journée. Il n’avait que huit ans et il ne faisait que me refléter à quel point j’étais loin de mon objectif de santé et de mieux-être. Je voulais vraiment perdre du poids, mais j’en avais oublié le principal. Je n’avais plus de plaisir à bouger. Je n’en avais pas plus à manger, car j’essayais par tous les moyens de diminuer le nombre de calories que j’ingurgitais et j’avais vraiment l’impression que j’ingurgitais la nourriture au lieu de la déguster. Mon garçon m’a fait réaliser que je me trompais vraiment d’objectif!

Quelle était votre relation avec votre corps pendant l’adolescence ?  Au début de votre vie de jeune adulte ? Maintenant?

Je me revois enfant, alors que je prenais des cours de danse. Oh! que j’aimais ça. Par contre, mon corps faisait en sorte que certains mouvements étaient plus difficiles pour moi. Mais la période la plus difficile pour moi était tout ce qui entourait les costumes pour les spectacles. Je me souviens qu’on prenait les mesures; en fait, la couturière prenait les mesures et les disait, haut et fort, à son assistante qui les notait. Comme il était gênant que tous entendent mes mensurations. Je voulais mourir. Mais jamais autant que lorsqu’on essayait des costumes. Immanquablement, le lycra me rentrait dans les fesses parce que la couturière avait fait le costume trop petit. Et l’image que me renvoyait le miroir. En fait, ce n’est pas tellement de l’image de mon corps que je me souviens, mais de mon regard. Mes yeux renvoyaient un mélange de honte et de peine. Comme j’aurais voulu me trouver belle. Mais je pense que je n’étais pas outillée à ce moment pour affronter ça.

 Écoutez l’entrevue de Julie Philippon, à Radio-Canada, où elle explique d’où vient ce projet #30couleurs

Je peux affirmer que rien ne s’est arrangé à l’adolescence. Je me suis mise à faire beaucoup d’autodérision. Probablement que je me disais que si c’était moi qui le disais; ça ferait moins mal. Eh bien je me trompais tellement, car j’ai fini par y croire! Je me suis prise à mon propre piège. Comme j’aurais voulu ressembler à certaines de mes amies. J’avais vraiment l’impression que j’étais moins intéressante qu’elles, que j’étais moins populaire qu’elles. Il m’est même déjà arrivé de penser que jamais je n’aurais d’amoureux. Dans ma tête d’adolescente qui rêvait d’un grand amour, je me disais que personne ne s’intéresserait à moi.

Quelle partie de votre corps préférez-vous et pourquoi ?

Quand on a passé des années à se trouver moche, ces images sont imprégnées, tatouées dans nos perceptions. Chaque jour, je me parle. Par contre, je sais que l’image que renvoie mon corps est perçue par chacun différemment. Qu’est-ce que je veux projeter? J’adore mon sourire. Quand je me regarde sur des photos, je trouve que j’ai l’air vivante! Je trouve que parfois je souris beaucoup, mais c’est tout à fait moi ça, entière!

Diversité corporelle: l'histoire de Magalie

Je veux dire à ma fille qu’il y a des jours où elle se trouvera moche, mais de regarder jusqu’au fond de ses yeux, elle y verra fille extraordinaire, unique et magnifique comme elle seule peut l’être!

Pourquoi avoir choisi cette photo, qu’est-ce qu’elle représente pour vous ?

Cette photo représente pour moi la sérénité que je vise à avoir face à mon corps. Je veux avoir se regard de confiance et de fierté quand je me regarde dans le miroir. Je veux voir l’avenir avec cette foi inébranlable en moi.

Qu’aimeriez-vous dire à la personne de votre choix (vous ado, à un enfant, un adulte signifiant, un passant, etc.)

Je voudrais dire : Mélodie, sois fière de qui tu es. La beauté est beaucoup plus que le corps qu’on voudrait avoir. Il y aura toujours une partie de notre corps qu’on aime moins. Mais on a une vie à vivre! On ne devrait pas la vivre en ayant notre pied bien enfoncé sur la pédale de frein. Fonce, rêve, vis. Trouve le plaisir de bouger. Que ce qui fait la beauté d’une personne est son unicité. Qu’il y aura des jours où tu te trouveras moche, mais regarde jusqu’au fond de tes yeux, tu y verras une fille extraordinaire, unique et magnifique comme toi seule peut l’être!

Magalie Lebrun

Conférencière, coach familial, formatrice, blogueuse, animatrice radio

Et vous, quelle est votre histoire? 

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