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Le parent par défaut: Un équilibre unique à chaque famille

Être le parent par défaut, c'est prendre en charge les responsabilités en lien avec les enfants la plupart du temps. Ça crée un certain déséquilibre dans la vie familliale, surtout si les deux parents travaillent.

Le parent par défaut est celui qui prend charge des responsabilités liées aux enfants, la plupart du temps. Cet équilibre, ou ce déséquilibre, s’installe différemment d’une famille à l’autre. Ça n’a pas toujours de lien avec l’emploi. Plusieurs circonstances peuvent entrainer cette organisation des tâches.

Récemment, je faisais une entrevue avec une maman entrepreneure. Je lui posais une question à savoir comment ça se passait pour les suivis de son fils, depuis son diagnostic de TSA. De par la nature de son travail, à la maison, elle est, en quelques sortes, disponible pour ses enfants, puisqu’elle travaille de la maison et est sa propre patronne. Elle devient « le parent par défaut ».

Je me suis souvent définie comme « solomaman ». Ce que j’entends par là c’est que TOUT ce qui est en lien avec les enfants repose sur mes épaules. Dans les dernières années, mon mari quittait pour plusieurs jours, semaines, d’affilé pour aller travailler à l’extérieur. À son retour, il était tellement décalé qu’il devenait plus difficile pour lui de s’impliquer. Notre famille a des rôles profondément traditionnels quand on regarde ça.

Et chez-vous? Qui est le parent par défaut? Comment c’est arrivé?

Prise de conscience

On dirait que pour certains, c’est sournoisement que le rôle de parent par défaut s’installe. Une réunion empêche d’aller chercher l’enfant à la garderie, puis c’est le trafic, puis une discussion avec le patron qui s’éternise. De fil en aiguille, c’est toujours la même personne qui s’occupe de cette tâche, puis d’une autre. Ce qui était une exception devient la normalité.

Ici, par la nature de son emploi, ça a été assez difficile de demander à mon chum d’aller aux rendez-vous pour les enfants quand il travaillait à 3000 km de la maison. C’est donc devenu ma tâche, par défaut.

Le parent par défaut, c’est vous ? Si vous n’en êtes pas sûr(e), la réponse est non. Croyez-moi, vous le sauriez. Le parent par défaut est responsable des besoins affectifs, physiologiques et logistiques de ses enfants. – M. Blazoned, Huffington Post

Dans d’autres familles, c’est plus une question pratique. Quand je pense à la maman entrepreneure, c’est elle qui se retrouve à aller aux rendez-vous puisqu’elle est à la maison pour son travail. Sa patronne est plutôt compréhensive pour les demandes de congé. Mais en même temps, les moments où elle va aux rendez-vous sont des heures où elle ne peut pas travailler et qu’elle devra reprendre tôt ou tard : pendant que les enfants sont couchés, durant les weekends, par exemple. Ce qu’un employé n’aurait pas nécessairement à faire s’il demandait congé.

Pour d’autres familles encore, un parent devient « parent par défaut » parce que l’autre parent est malade ou vit des difficultés qui l’empêche de prendre charge.

Peu importe la situation, il en découle une responsabilité plus importante pour l’un ou l’autre des parents. Celle-ci peut être bien vécue ou non, ça dépend de ce qui a entrainé « l’attribution des rôles ».

La charge mentale

J’ai l’impression, vous me direz si vous êtes d’accord, que parent par défaut devient aussi synonyme de plus grande charge mentale.

Si on peut prendre congé quand notre enfant est malade, on est aussi disponible pour les rendez-vous chez le médecin, les achats à la pharmacie, les suivis avec l’école, etc. Tout semble interrelié.

La charge mentale devient plus lourde pour le parent par défaut puisque ses responsabilités familiales deviennent plus nombreuses.

Ceci dit, c’est aussi possible de distribuer les tâches et responsabilités de la maison de façon plus équitable.

Au quotidien, j’ai vraiment de la difficulté à décrocher, à m’arrêter, à prendre des pauses pour manger et bouger, quand je n’ai pas fini ma TO DO liste d’urgences (parce que j’en ai plusieurs autres qui portent d’autres noms), je me sens mal et coupable, confrontée entre mes désirs (ex. finir mes mandats dans les bons délais), mes besoins (prendre soin de ma santé mentale et physique, ce qui n’est pas rien quand même, non?) et mes attentes (tout bien faire simplement p.c.q. je crois que cela doit être fait, sans me demander si c’est réaliste, si cela me tente, etc.). Je me retrouve la tête pleine, la gorge serrée et le ventre à l’envers sous la pression de « ma charge mentale ». – Julie Philippon, Comment réduire sa charge mentale?

Les choix qui s’offrent

Quand on prend conscience qu’on est le parent par défaut, un certain nombre de choix s’offrent à nous :

  • Le statu quo paisible
  • Le statu quo avec ressentiment
  • La séparation
  • La réorganisation

Bon, d’accord, je suis peut-être allée un peu fort avec la séparation, mais pas tant que ça. Parce que ça arrive aussi.

Statu quo

Le statu quo est une option. On peut faire le choix conscient de conserver ce mode de fonctionnement. C’est ce qu’on a fait chez-nous. La plupart du temps, je suis assez paisible avec ça. La plupart des mamans que je connais sont aussi parent par défaut et sont en mode statu quo paisible. On le vit, on l’accepte. Ça fait partie du deal.

Par contre, quand on entre dans la spirale du statu quo avec ressentiment, c’est qu’on a un malaise avec la situation. On conserve les mêmes façons de faire, mais on a tendance à rejeter la faute sur l’autre et son manque d’implication. Dans un cas comme ça, il est essentiel d’ouvrir une discussion. Ce n’est pas une situation qui est viable à long terme, pour la simple et bonne raison que le ressentiment va briser quelque chose et possiblement mener à la séparation si ce n’est pas réorganisé.

Séparation

La séparation est une façon drastique de mettre fin à une situation qui ne nous convient pas. Il peut y avoir de nombreuses raisons pour se séparer et toutes n’ont pas le même poids dans la balance.

Je n’élaborerai pas trop sur ce sujet. Il y a des solutions moins définitives d’arriver à changer les choses.

Réorganisation

La réorganisation est certainement la façon la plus saine de se sortir d’une situation qui est inconfortable. Par contre, c’est la solution qui demande les plus grands compromis de part et d’autre. Ça peut impliquer un changement d’emploi ou des demandes particulières à l’employeur. Ça peut forcer une réorganisation de l’horaire de travail pour rendre les deux parents disponibles de façon équitable.

Il est aussi possible qu’un des deux parents n’ait pas la même vision des choses sur les responsabilités. Le dialogue est la priorité pour y arriver, mais quand ça bloque, plusieurs spécialistes peuvent aussi donner un coup de pouce. Je pense, entre autres, à des travailleurs sociaux, thérapeutes du couple, psychologues ou autres, qui pourraient jeter un regard extérieur à la situation et aider les parents à trouver des solutions viables et accepté des deux parents.

Trouver son équilibre

Peu importe la façon dont les tâches sont distribuées chez-vous, le plus important, c’est de se sentir bien dans la situation.

Chaque famille est un microcosme en soi. Les parents doivent être en harmonie avec les responsabilités de chacun. Et si un inconfort se fait sentir, la première étape pour arriver à rétablir l’équilibre devrait toujours être la communication.

D’une famille à l’autre, l’équilibre sera différent. Et tant que c’est confortable pour tous, c’est que la situation est parfaite pour vous.

Y a-t-il un parent par défaut chez-vous? Qui est-il? Comment cette responsabilité s’est-elle installée?

Karine d’Atypiquementparfaite.com

Collaboratrice pour Mamanbooh

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