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Et si lâcher prise faisait de toi un meilleur prof?

meilleur prof - lâcher prise mamanbooh

Tout le monde sait qu’être prof, c’est en avoir beaucoup sur le dos.

On te dit souvent, toujours: «Je la ferais tellement pas, ta job (de prof)!». Des fois, tu te demandes si ces personnes n’ont pas un peu raison…

Jeune enseignant? Lisez ceci!

Dans le fond, c’est quoi, être prof?

Tu es enseveli sous les responsabilités. Les dossiers d’élèves, les programmes d’intervention (PI), les rencontres avec les parents, les comités qui ne finissent plus.

Et tu dois gérer tout ça avec moins. Manque de matériel. Manque de techniciens pour t’aider. Manque de psychologues pour évaluer. Manque de livres, de dictionnaire, de matériel pédagogique et informatique. Manque de pupitres ou de meubles pour ta classe. Manque de formation. Manque de temps.

Attends un peu… Tout ce que je viens de te nommer, est-ce que ça faisait partie de ta définition de l’enseignement lorsque tu as décidé de devenir prof?

La base de l’enseignement, c’est quoi, dans le fond? C’est ENSEIGNER, non?

Préparer des activités pour tes élèves. Donner des leçons. Corriger. (Ouin, ça, on ne s’en sort pas!) Interagir avec des petits humains pour qu’ils soient de meilleurs adultes, de meilleurs grands humains plus tard.

Rire. T’amuser avec eux. Leur montrer qu’apprendre, ça peut être tellement l’fun!

Des fois, comme Julie, alias Mamanbooh, on est obligé de démissioner de sa job de prof…

Les attentes vs la réalité

C’était ça que tu avais dans la tête, et dans le coeur, quand tu es sorti de l’université.

Enseignant tout neuf. Avec l’énergie du conquérant. De celui qui veut changer le monde. Un enfant à la fois.

Tu te donnes encore corps et âme. Ta classe est parfaite dès le premier jour. Sortie tout droit de Pinterest. Il faut dire que tu as travaillé une partie de l’été pour que tout soit parfait!

Tu donnes tout à tes élèves, même une partie de ton salaire. En cadeaux de Noёl, en surprise du vendredi, en nouvelle table pour ta classe. Tu leur donnes même beaucoup, beaucoup, plus de temps que tu es supposé. Tu restes parfois à l’école le soir, ne voyant pas la partie de hockey de ton plus vieux.

Tu embarques dans tous les comités de l’école. Tu organises le carnaval d’hiver et le souper de fin d’année du personnel. Tu fais tous les appels, toutes les réservations. Tu t’occupes des levées de fonds.

La tâche ne finit plus

Tu rencontres des parents, des psychologues, des orthophonistes, des intervenants, très tôt le matin, pendant ta période libre où tu pensais corriger les tests de math de tes élèves, sur l’heure du dîner, après l’école… Tu manges ton lunch à 3:34 ou bien par petites bouchées pendant que tu enseignes. Ou tu ne le manges pas du tout. Et tu corriges les tests de math à la maison, après le souper, au lieu de donner le bain à ta plus jeune.

 

 

Tu remplis paperasse par-dessus paperasse. La moitié du temps sachant très bien que cela ne changera rien. Que c’est juste pour fournir plus de papier au système. Un système qui ne fait que te rajouter des tâches en te disant que celles-ci vont tout arranger. Mais sans jamais t’enlever les autres, hein?

Après tout ça, essoufflé, tu te mets à planifier, créer, illustrer, façonner des activités, des jeux, des tests, des travaux, pour que tes élèves puissent apprendre les notions qu’ils sont supposés absolument savoir pour juin.

Lisez J’ai rencontré M. Proulx , le ministre de l’Éducation pour lui parler de…

Le temps d’enseigner, mais…

Et quand vient le temps fatidique, celui pour lequel tu avais choisi ce métier, le temps d’ENSEIGNER, tu n’es plus le prof que tu voulais être, le conquérant. Tu n’as plus d’énergie. Tu es désillusionné un peu, non?

Rire. S’amuser avec les élèves. Leur donner le goût d’apprendre. C’est plus difficile.

Oh! Tu le fais encore. Tu sais que tu es un bon prof! Les élèves, les parents, tes collègues… Ils t’apprécient tous au plus haut point!

Mais, imagine deux minutes, combien tu serais un meilleur prof, si tu te recentrais sur l’essentiel: ENSEIGNER.

 Revoir tes priorités

Je pense que c’est la chose la plus difficile que j’ai faite en tant que prof. Que j’essaie encore de faire aujourd’hui.

Une tornade est passée dans ma vie. C’est souvent comme ça que l’on revoit nos priorités, non? La vie nous rentre dedans solide. Et on comprend enfin. Moi qui pensais que je mettais ma famille, mes amis, MOI, en premier, j’ai réalisé que ce n’était pas vrai à 100%.

Quand je corrigeais au lieu de passer du temps avec ma fille. Quand je ne dînais pas. Quand je restais à l’école pour travailler au lieu d’aller m’entraîner. Quand je m’ajoutais du stress et de l’anxiété en acceptant d’être dans un autre comité. Quand j’achetais des meubles pour ma classe au lieu de garder cet argent pour partir en voyage avec ma famille.

Mes actions étaient la preuve que mes priorités n’étaient à la bonne place.

Lâcher prise

J’ai lâché prise. Sur plusieurs choses.

Je me suis recentré peu à peu sur l’important: ENSEIGNER.

Rire. M’amuser. Montrer aux enfants que c’est l’fun, apprendre. Mais aussi leur montrer à se respecter.

Parce que maintenant je ME respecte, je LES respecte mieux aussi.

Je suis devenue une enseignante plus humaine. Encore plus à l’écoute de mes petits humains d’élèves.

Et ça, c’est parce qu’il y a plein de choses que je ne fais plus! Je suis devenue meilleure, et j’en fais moins! C’est assez paradoxal!

Je vis surtout moins de stress. Je suis surtout plus heureuse dans ma classe. Dans ma vie.

Bientôt, je te laisserai savoir mes trucs. Les actions que j’ai arrêté de poser. Ce qui a fait que j’ai su me recentrer sur l’important:

ENSEIGNER!

Par Isabelle, enseignante, maman et blogueuse

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Crédit photo: Pixabay

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