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Diversité corporelle: l’histoire de Nancy!

Diversité corporelle: l'histoire de Nancy #30couleurs

En quoi le sujet de la diversité corporelle est important pour vous ?

Dans la vie, je suis une fille assez papillon et arc-en-ciel ! Je trouve la vie belle, les gens beaux et il m’en faut beaucoup pour trouver quelqu’un laid ! Quand ça m’arrive, c’est toujours parce que la personne en question est méchante, mesquine ou malhonnête ! Jamais, je n’ai regardé quelqu’un en me disant: « Beurk, qu’est-ce qu’elle a un visage horrible ! Regarde ses grosses hanches dégueulasses. »

La preuve? Ce que j’aime, c’est de constater cette diversité corporelle qui fait de l’humain quelque chose de bien beau ! Que ce soit une personne mince, ronde, unijambiste, échevelée ou avec une coiffure parfaite, ça m’importe peu, car on peut rayonner, de toute son âme, peu importe la forme de notre corps ! La preuve, c’est que ça m’amuse tellement de constater que ce qui me branche comme femme chez un homme n’est pas nécessairement ce qui brancherait ma voisine ! Pourtant, la personne devant nous est la même. Comme quoi chaque personne y trouve son compte ou comme ma mère disait souvent : « Chaque torchon trouve sa guenille » !

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Quelle était votre relation avec votre corps pendant l’adolescence ? Au début de votre vie de jeune adulte ? Maintenant ?

Ma relation avec mon corps était très mauvaise à l’adolescence. Si j’avais à fixer dans le temps un moment précis où ma perception de mon corps a changé, je remonterais à mes 13 ans ! Je m’en souviens comme si c’était hier ! Et croyez-moi, ça fait pourtant un bail de ça !

Je déambulais tranquillement dans la rue en direction de l’école, quand deux « tatas » (appelons-les ainsi) m’ont crié par la tête que j’avais de belles petites fesses, mais que c’était dommage que je n’aie que des petits « totons » ! Je me rappelle encore l’endroit, la sensation que j’avais éprouvée à ce moment-là et le tournant que mon adolescence allait prendre, gracieuseté de ces deux gentils hommes.

De retour à la maison, le soir même, je me suis mise à observer mon corps ! Je m’en souviens encore ! Je m’étais enfermée dans la petite salle de bain de notre appartement de Longueuil. Je m’étais déshabillée et j’avais regardé mon corps sous toutes ses facettes. Et c’est là que tout a commencé ! Je n’aimais soudainement plus mes petites joues rondes, mes cuisses que je considérais comme grosses, mes fossettes et mes taches de rousseur et encore moins ma petite poitrine. J’ai commencé à me critiquer aussi durement que ces deux « morons » en les maudissant intérieurement en raison de leur méchanceté.

Je devenais alors mon pire ennemi !

Par la suite, après une prise de poids graduelle, mais importante, ma mère a commencé à me faire des commentaires sur mes bourrelets. Elle disait : « Ce n’est pas grave si tu es grosse, au moins tu es intelligente ». Elle disait à sa fille que même si je n’étais pas super jolie, ce n’était pas important. À l’adolescence, je peux vous confirmer que ça te rentre dedans comme un dix-roues.

C’est à ce moment que j’ai commencé à vouloir changer mon corps. Parce que je voulais être jolie, tsé, pas juste intelligente ! Je ne savais pas encore qu’être jolie ne signifiait pas être mince et parfaite au sens large imposé par la société. Mais bon, à 13 ans, que sait-on vraiment ?

Le début de ma vie de jeune adulte fut probablement la période la plus difficile, car j’en ai longtemps voulu à ma mère. Je l’ai maudite intérieurement pendant des lustres. Plus maintenant, car j’ai compris, il y a quelques années, que ma mère souffrait d’anorexie. Elle était souffrante ! Elle ne voulait pas me causer du tort. Elle me transmettait seulement, sans le savoir, ses propres complexes corporels.

Diversité corporelle: l'histoire de Nancy #30couleurs

Diversité corporelle: l’histoire de Nancy #30couleurs

J’aurais aimé que ça ne fasse aucun dommage ! J’ai tôt fait de tomber dans la boulimie. Tsé, on suit souvent le chemin contraire de nos parents ! Elle était anorexique et ne mangeait pas ? J’allais faire mieux et m’empiffrer comme une folle. L’idée du siècle quoi !

Au début, c’était sans purges ! Je mangeais mes émotions fois dix ! Après quelques années, elles (les purges) ont commencé à s’implanter parce que je perdais totalement le contrôle de mon corps ! M’isolant de plus en plus dans ma situation, j’ai caché longtemps ce problème à ma famille. Ce cercle vicieux est resté dans ma vie pendant plusieurs années ! J’avais honte. J’étais intelligente pourtant, ma mère me l’a répété si souvent ! Comment Dieu pouvais-je faire ça en sachant que ça pouvait massacrer mon corps. Je n’ai pas de réponse pour vous, je n’en ai même pas pour moi.

Ce que je sais, c’est que j’aimerais parler à la jeune Nancy et lui dire d’en discuter avec quelqu’un dès le départ. J’aimerais lui conseiller de ne pas se gêner pour dire à sa mère que ses commentaires sont blessants. J’aimerais la serrer fort fort dans mes bras et la rassurer !Elle était drôlement jolie cette petite ! Mais bon, je ne le peux pas !

Une chose que j’ai pu faire et que j’ai faite dont je suis drôlement fière, c’est d’être allée consulter un professionnel lorsque je suis devenue maman ! Expressément afin de ne pas tomber dans un modèle malsain avec mes enfants ! Est-ce que j’ai fait tout ce qu’il y avait à faire pour stopper le cycle? J’aimerais dire que oui, mais je mentirais. Il m’arrive, à ma grande tristesse, de passer des commentaires à mes enfants que je regrette aussitôt. Je m’excuse alors et leur explique que j’avais tort. Je sais, par contre, que c’est heureusement rare et que je suis consciente de ma faiblesse. Je leur répète sans cesse qu’ils sont beaux, allumés et que je suis si fière d’eux ! J’espère sincèrement que mes petits dérapages ne leur ont pas causé trop de torts.

Et maintenant, est-ce que dans ma tête je suis totalement heureuse de mon corps ? Non ! J’y travaille fort par contre. Je mets en place des outils pour me sentir mieux et je tente de me complimenter un peu plus chaque jour ! J’essaie aussi de mieux recevoir les compliments faits par les autres. Ils sont là, au quotidien, mais j’ai pris l’habitude avec le temps de les tasser dans un coin comme de vieilles chaussettes ! Alors, je tente d’être à l’écoute de ces beaux mots prodigués par mon entourage.

Quelle partie de votre corps préférez-vous et pourquoi ?

Je suis capable aujourd’hui de dire que j’ai un sourire contagieux, des yeux pétillants, de belles fesses (oui oui) et surtout une poitrine, certes petite, mais qui tient encore à 40 ans ! Pouhahahaha ! Bref, il n’y a pas de petits pas, il n’y a que des pas ! Un jour à la fois comme on dit.

Pourquoi avoir choisi cette photo, qu’est-ce qu’elle représente pour vous ?

D’ailleurs quel travail ça m’a pris pour choisir la photo à mettre avec mon texte ! Je crois par contre en avoir choisi une qui me ressemble tout à fait ! La fille sur la photo est heureuse, comblée par la vie et elle fonce dans la vie ! Elle prend en charge les choses et elle règle ses problèmes, petit à petit, pour elle, mais aussi en exemple pour ses enfants ! Elle s’est fait faire un tatouage pour lui rappeler de ne plus jamais rester prise en cage emprisonnée par son passé, par ses peurs et par ses faiblesses. Le voyez-vous ?

Qu’aimeriez-vous dire à la personne de votre choix (vous ado, à un enfant, un adulte signifiant, un passant, etc.)?

Si j’avais un conseil à leur prodiguer ? Sois tendre avec toi ! Il est normal de ne pas être toujours 100 % satisfait, mais ni des petits seins, ni des fesses rondes, ni des taches de rousseur ou des jambes fortes ne font de soi une personne peu attirante ! Chaque personne est unique et belle à sa façon ! Il faut seulement garder notre santé en tête et le reste importe peu !

Ma mère me disait toujours : « Ne sois pas irremplaçable, sois inoubliable ». C’est une phrase importante pour moi ! Elle m’aide à être moins dure envers moi ! À être moins parfaite ! À être humaine avec mes bons et mauvais côtés ! Être inoubliable ce n’est pas avoir un corps parfait ! Non ! C’est d’être bien avec soi-même ! C’est ce qui fait de nous de belles personnes qui rayonnent de tout leur corps et âme ! C’est ça que je veux que mes enfants apprennent ! Ce que tu es en dedans se reflétera toujours en dehors. Chaque personne est belle et unique à sa façon !

Nancy Bordeleau

Blogueuse à Cinq fourchettes et Sors de ta cour.

Et vous, quelle est votre histoire? 

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