En quoi le sujet de la diversité corporelle est important pour vous ?
Tout le monde a le droit d’être qui et comment il est. Qu’est-ce que ça peut bien faire si on est grand, petit, mince, gras, noir, musclé, châtain, etc.? J’aimerais vraiment que les gens mesurent le bonheur, l’authenticité, la passion plutôt que le look, le corps et les comparaisons qui viennent avec. Si on pouvait être bien à l’intérieur, on serait nécessairement bien à l’extérieur, à mon avis.
En démontrant par l’acceptation de la diversité corporelle qu’il y a plein de façons d’être bien, d’être heureux, peut-être que certaines personnes commenceront doucement à puiser au fond d’elles-mêmes leur énergie sans se comparer à ce qui « paraît » chez le voisin. Combien de fois ai-je eu l’impression que quelqu’un était enviable alors que j’ai appris plus tard que cette personne vivait des choses que j’espère ne jamais connaître. Se comparer, tenter de ressembler à quelqu’un d’autre, créer un moule dans lequel il est impossible d’entrer, c’est tellement inutile!
Pour ne rien manquer de notre projet, recherchez le hashtag #30couleurs ou cliquez ici !
Quelle était votre relation avec votre corps pendant l’adolescence ? Au début de votre vie de jeune adulte ? Maintenant ?
J’ai toujours été plus lourde que la moyenne, plus enrobée. Même petite, je me faisais agacer à l’école. J’ai connu des moments plus difficiles que d’autres, mais, étrangement, ça m’a plutôt donné envie de défoncer des portes et des tabous plutôt que de me rendre complexée.
Lisez l’histoire de l’investigatrice, Julie Philippon, publiée sur le Huffington Post
Pendant un moment, à l’adolescence, j’ai été beaucoup plus mince, alors que mon corps de femme se formait, mais j’ai lentement pris du poids au fil des ans. Ça m’a permis de me rendre compte qu’on n’est jamais totalement satisfait de toute façon, que ce n’était pas les kilos qui me définissaient. Maintenant, j’accepte vraiment bien qui je suis et je fais fi de ce que mon corps transpose comme impression. Je ne suis pas dupe, je sais que ça me coûte parfois des contrats télé ou photo, mais finalement, je vis bien avec ça. Je dis souvent à la blague que mon surpoids sert de préfiltre aux idiots superficiels et qu’au fond, il est utile.
En tant qu’adulte, maintenant, je suis de plus en plus consciente du côté santé. J’essaie de faire attention, car je sais que dans la trentaine notre corps change, on est plus susceptible d’avoir des petits bobos, des petites maladies. Je suis doucement en train de changer ma façon de bouger, de manger, de consommer, pour ma santé plutôt que pour mon poids. J’ai accepté il y a longtemps qui je suis ; je veux juste l’être le plus longtemps possible, sans connaître des problèmes de santé.
Si vous avez envie de faire quelque chose, tout est possible, peu importe votre poids!
Quelle partie de votre corps préférez-vous et pourquoi ?
Mes seins (zoomez pas sur la photo, là! Ha ! ha !). Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours aimé ma poitrine. Elle est proportionnelle, elle tient encore bien en place et en plus, elle est pratique pour cacher mes cartes ou mon téléphone en voyage.
Pourquoi avoir choisi cette photo et qu’est-ce qu’elle représente pour vous ?
Elle a été prise pour un article que j’ai écrit pour Sportive Plus dont je suis ambassadrice. J’étais vraiment réticente, je remettais sans cesse le moment de prendre la photo et je me disais « merde, pourquoi avoir choisi de parler de maillots, bravo Jen! »… Jusqu’à ce que je le porte, que je me sente enfin bien et que je reçoive en plus des compliments.
Pour la première fois de ma vie, je me sens belle dans un maillot. Mon regard envers moi-même en maillot a changé, et donc celui des autres s’est nécessairement transformé, je crois. La coupe me convient, mes seins sont soutenus, mon ventre maintenu, les couleurs poppent. J’oublie mes imperfections, je m’occupe de ce qui se passe autour de moi plutôt que de me demander si les gens me regardent, voient mes bourrelets, etc. J’ai toujours haï les heures en maillot ; maintenant, je n’y pense même plus. Et dire que je ne voulais même pas l’essayer… Ha ! ha !
Qu’aimeriez-vous dire à la personne de votre choix : vous ado, un enfant, un adulte signifiant, un passant, etc.
J’aimerais dire aux gens de taille plus, surtout aux voyageurs, que rien ne peut les arrêter. Si vous avez envie de faire quelque chose, tout est possible, peu importe votre poids. Même minces, les gens font face aux critiques et aux jugements. J’étais certaine que mon poids et mon manque de forme physique seraient un obstacle. Je vous assure que des personnes très minces et d’apparence saine ont parfois plus de mal que moi à faire certaines activités sur la route, comme quoi rien n’est réglé d’avance.
Ne laissez donc pas votre surplus de poids vous empêcher de vivre vos rêves. Quand j’ai commencé à voyager, je ne trouvais pas de vêtements sport qui me faisaient ou de souliers de marche assez larges pour mes pieds géants. Pire, les sacs à dos et les sacs de jour ne me convenaient pas. J’ai vécu longtemps sans imperméable adéquat, parce que les modèles pour homme étaient les seuls à me faire. C’est pareil pour tout le matériel technique.
Maintenant, tout est plus facile, mais si j’avais laissé ça m’arrêter, je n’aurais jamais vécu les plus beaux moments de ma vie, trouvé une carrière qui m’éclate et rencontré des gens incroyables qui m’ont menée à ce point, en plus du défi #30couleurs. Si je réussis à convaincre une seule personne d’oser, de se foutre des conventions sociales et de s’accepter comme elle est, les photos « naturelles » pas toujours flatteuses auront valu le coup!
Jennifer Doré Dallas
Blogueuse voyage, rédactrice et auteure
Et vous, quelle est votre histoire?
- Pour suivre Jennifer Doré Dallas, visitez son site, Moi, mes souliers, ou encore, suivez sa page Facebook ici.
- Lisez l’histoire de Blaise là ou celle d’Edith
- Pour toute demande, écrivez-nous à 30couleurs@gmail.com
Les 30 couleurs de la diversité CORPORELLE
