Hier soir, en écrivant mon dernier billet sur mon fils, j’ai renoué avec mes premiers sujets d’écriture, d’où la naissance de ce blogue et ce soir, j’ai encore terriblement besoin d’écrire, de m’exprimer, de laisser aller ma colère, ma peine et ma douleur.
Avec les réseaux sociaux, on développe plusieurs relations tant sociales, amicales que professionnelles et comme j’ai reçu beaucoup de marques de sympathie depuis hier, je vais vous donner des nouvelles ici, incapable de répondre personnellement à tous et surtout parce que j’ai un gros moton juste là, dans la gorge.
Alors, si vous voulez savoir si notre rendez-vous à Ste-Justine pour Fiston à bien été, la réponse est: « NON »! Si vous doutez encore, en gros, je pourrais vous résumer ça en une *?%*?&*($@#$ de crise de jeune homme, doublé de divers sentiments dont la culpabilité, la peur du jugement, la colère, l’écoeurement…
Nous sommes partis très tôt demeurant plus loin qu’avant avec des munitions pour faire face à la chaleur accablante, la soif, la faim et l’ennuie. En fait, l’auto était presque pleine et j’avais peur d’oublier quelque chose. Je suis allée chercher ma mère en chemin. Elle voulait venir.
Sachant que ce n’est pas facile, elle voulait m’accompagner, mais c’était un petit détour qui s’est transformé en un pas mal plus grand quand j’ai voulu rejoindre l’autoroute et qu’elle ne savait plus par où passer pour retourner chez elle.
Arrivés en avance, nous avons eu le temps d’aller prendre une petite collation et ma mère a échappé son café sur la table. Heureusement, Fiston n’a rien reçu. Je fus moins chanceuse… Pas de brûlure, mais de belles grosses taches sur ma chemisette blanche! Il était à peine 9h00 et j’étais déjà sale et en nage.
Jusqu’à notre arrivée à la salle d’attente, tout allait super bien, même que ma fille était un brin jalouse ce matin quand son frère parlait de sa journée avec maman et de nos projets communs. C’est quand la psy est venue nous chercher que cela a commencé. Fiston ne voulait pas y aller. Point. J’ai dû le prendre et en voyant son bureau, il a éclaté, s’est sauvé et il est allé se cacher sous une table dans la salle d’attente.
Je ne savais pas trop quoi faire, j’étais À LA PLACE où on était supposé m’aider, mais je me sentais bien seule. Je suis finalement allée le chercher de force et j’ai dû faire un arrêt d’agir après avoir reçu plusieurs coups et griffures. J’évitais les morsures en pleurant, alors que ma mère bouillait de me voir ainsi traitée et que la psy ne disait rien. J’ai finalement demandé à ma mère de nous attendre dans la salle réservée pour cela, mon fils s’est encore échappé et après plusieurs minutes de cris et de coups sur les objets, la psychiatre est venue demander à Fiston pourquoi il était ainsi et elle nous a aussi proposé une salle comme pour les autres r.v.
S’y rendre ne fut pas facile, on en a profité pour demander à Mamie ce que j’avais bien pu dire à mon fils pour qu’il soit si terrorisé (argggh!) et nous avons finalement fait une petite rencontre en jouant avec la pâte à modeler une trentaine de minutes. À la fin, j’ai su que nous aurions plusieurs autres rencontres (pas moyen d’avoir une réponse plus précise) et je suis repartie brûlée, avec le désir de me mettre moi-même en boîte et de m’expédier à l’autre bout du monde et en espérant geler dans la soute à bagages!
Le r.v. terminé, la partie n’était pas encore gagnée, nous devions nous rendre à l’auto et Ste-Justine est immense, pleine de pavillons et les stationnements sont éloignés. On devait faire une bonne marche et ma mère était très incommodée par la chaleur, mon fils n’arrêtait pas de demander mille choses et moi, j’avais mon voyage (oups, je me répète).
Quand nous sommes passés devant la pharmacie (qui vend tout ce qui attire les enfants, à gros prix en plus!), j’ai failli avoir une nouvelle crise. Fiston voulait une surprise, il s’excusait et disait que ça avait bien été à la fin. Je lui ai montré mon bras et mes marques en lui disant que je n’acceptais pas qu’il me fasse mal ainsi et qu’il n’était pas question de faire un achat.
Vers 11h00, nous quittions enfin le stationnement et le plan initial était que nous restions chez Mamie pour nous baigner à la grande piscine creusée. Mais moi, je n’en avais vraiment plus le goût. Je ne souhaitais qu’une chose, retourner chez moi. Je me trouvais poche en même temps, me disant que ça serait bien de vivre un beau moment avec mon fils en se baignant ensemble. Mais pour une rare fois, je me suis choisie et nous sommes retournés chez nous pour faire une sieste et mettre mon bouton à « OFF ».
Avant de retrouver ma campagne, j’ai quand même eu droit aux questionnements de ma mère qui ne me juge pas, mais qui ne comprend pas comment ça se passe de nos jours alors qu’eux étaient terrorisés par leurs parents et les médecins et qu’ils n’osaient pas dire un mot, encore moins faire un spectacle dans une salle d’attente… Ouf! J’aurais peut-être dû le frapper quelques fois, il se serait peut-être tu, on aurait eu droit à un signalement à la DPJ et éventuellement des services. Grrr! Et re-grrrr!
Au retour, l’ambiance a été houleuse, même Fillette était fébrile et elle pleurait pour rien. Un orage se préparait… J’ai même eu droit à une remarque assassine du genre que c’était probablement de ma faute si mon fils faisait des crises ainsi quand je suis avec lui. Je vais laisser retomber la poussière et allez me coucher et dormir pour oublier cette mauvaise journée. Demain, une autre m’attend et je devrai être en forme.
J’aime mon fils et peu importe les futurs résultats, il sera toujours le même petit garçon avec ses forces et ses défis. Mais aujourd’hui, j’aurais vraiment aimé vivre autre chose, un semblant de normalité et de la compréhension de mes proches. Je me couche le coeur gros, les yeux humides, en espérant que je vais oublier ce moment rapidement.